Je n'avais mis que dix minutes à cesser de pleurer. Il fallait croire que je n'avais plus assez d'eau dans mon corps pour continuer indéfiniment. J'avais relevé la tête et j'étais maintenant bien décidé à ce qu'il m'écoute. Je me justifierais, quelques soient les conséquences. Je m'expliquerais, coûte que coûte !

J'étais donc sortie de chez moi avec cette seule idée en tête : qu'il me pardonne ! Je ne savais pas trop comment m'y prendre mais il fallait avant tout que je le trouve. Une petite brise ramena son odeur à mon nez. Il était parti en direction des falaises. J'ôtais mes vêtements, me transformais et courus le plus rapidement possible. J'étais, avec Jacob, la plus rapide de la meute. Il n'avait que dix minutes d'avance et il n'aurait donc pas le temps de sauter du haut de la falaise. Je l'arrêterais avant qu'il ne plonge. C'était décidé.

Je sentais de plus en plus son odeur et je compris qu'il n'était pas loin. Je débouchais à environ dix mètres de lui. Savait-il que j'étais derrière lui ? Je n'en doutais pas. Néanmoins, il ne manifesta aucune émotion. Il avait ôté ses chaussures et je me rendis compte que je n'avais pas remis mes vêtements ! Je les enfilaient à la hâte et m'approchait de lui en trottinant. J'avais la ferme intention de m'expliquer.

-Paul, veux-tu bien me laisser m'expliquer ? Que je puisse justifier mon attitude de tout à l'heure au moins.

Il ne s'arrêta pas et ne me répondit pas alors je continuais :

-Ecoute, tu n'as pas apprécié mais je ne pensais pas que tu réagirais comme ça, moi ! Je voulais juste ne pas faire souffrir Emmett. C'est mon ami ! Comme toi ! Et d'ailleurs, je vais te dire quelque chose, dis-je sur le ton de la confidence, Je te préfère toi à lui !

Je me mis à rire mais pas un rire franc comme autre fois. Je repris sans lui laisser le temps d'en placer une :

-Tu sais, tu es bien plus que mon frère ! C'est même pas explicable l'amour que je ressens pour toi ! Lui, c'est un super ami mais toi, jamais je ne pourrais supporter d'être longtemps éloignée de toi ! Jamais !

J'avais dis ça avec franchise. Nous avions maintenant atteint le bord de la falaise mais il s'était arrêté et me faisait finalement face.

Ne venez jamais habiter dans un endroit où il y a des vampires, jamais ! Ne soyez pas de race Quileute et débrouillez-vous pour rester sain d'esprit si un jour vous vous transformez en un loup énorme. Simple non ? Pas du tout ! Et en plus de ça il faut que je n'arrive pas à être seul deux misérables minutes ! Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon Dieu bordel !? On s'le demande !

Lorsque j'avais sentis l'odeur de Leah, j'avais prié pour que ça ne soit que le fruit de mon imagination, malheureusement c'était raté...

Paul, veux-tu bien me laisser m'expliquer ? Que je puisse justifier mon attitude de tout à l'heure au moins.

Je voulais être seul et le rester surtout ! Qu'est-ce qu'il y a de si dur à comprendre là-dedans hein ?
Alors, lorsqu'elle se mit à parler, je m'appliquais à l'éviter soigneusement, marchant droit devant moi jusqu'aux falaise de La Push, elle, me collant au train. Et elle continuait de parler, malgré tout, je l'écoutais.

Ecoute, tu n'as pas apprécié mais je ne pensais pas que tu réagirais comme ça, moi ! Je voulais juste ne pas faire souffrir Emmett. C'est mon ami ! Comme toi ! Et d'ailleurs, je vais te dire quelque chose, dis-je sur le ton de la confidence, Je te préfère toi à lui !

Encore heureux ! Songeais-je, virant jaloux comme un pou. Elle le connaissait depuis quoi ? Deux semaines ?! Et encore !? Il n'y avait pas de comparaison à faire de toute façon !
Elle eut un rire dénué de joie, un rire plus dérangé qu'autre chose.
Je marchais plus vite, évidemment, impossible de la semer.

Tu sais, tu es bien plus que mon frère ! C'est même pas explicable l'amour que je ressens pour toi ! Lui, c'est un super ami mais toi, jamais je ne pourrais supporter d'être longtemps éloignée de toi ! Jamais !

Je venais de m'arrêter, étant sur les derniers centimètres du sol avant le vide. J'observais droit devant moi, les bras croisés durement sur ma poitrine gonflée à bloc par l'énervement, les yeux plissés d'un noir indescriptible.
Avec lenteur, je me retournais, lui faisant face désormais.
Je n'avais toujours pas décroisé mes bras.

Tu n'comprends pas ! Dis-je avec énervement.
Je m'en balance moi que tu sois amoureuse de c'type ! Je n'ai aucune morale à te faire, j'ai fait la même chose de mon côté ! Je ne t'en veux pas pour ça Leah ! Je plantais mes iris dans les siens. Ce qui m'sidère ! C'est que tu prenne son partit à lui parce que Monsieur est triste parce qu'il est cocu ! J'en ai rien à foutre okay ?! Et franchement tu crois pas qu'c'est un peu hypocrite ?! Tu fais pareil avec lui ! Et si c'était toi qui l'avait fait en premier avec lui, Rosalie aurait peut-être été triste et alors ?! Je m'en fiche je suis avec elle, je n'suis pas maso je n'vais pas la renvoyer dans les bras de l'autre ours ! Toi t'es complétement maso par contre... !

Je secouais la tête, je ne comprennais même plus ce que je disais moi même.

Il se retourna lentement vers moi, les bras croisés, me faisant face pour la première fois depuis le début de ma plaidoirie.

-Tu n'comprends pas ! S'énerva-t-il
Je m'en balance moi que tu sois amoureuse de c'type ! Je n'ai aucune morale à te faire, j'ai fait la même chose de mon côté ! Je ne t'en veux pas pour ça Leah ! Je plantais mes iris dans les siens. Ce qui m'sidère ! C'est que tu prenne son partit à lui parce que Monsieur est triste parce qu'il est cocu ! J'en ai rien à foutre okay ?! Et franchement tu crois pas qu'c'est un peu hypocrite ?! Tu fais pareil avec lui ! Et si c'était toi qui l'avait fait en premier avec lui, Rosalie aurait peut-être été triste et alors ?! Je m'en fiche je suis avec elle, je n'suis pas maso je n'vais pas la renvoyer dans les bras de l'autre ours ! Toi t'es complètement maso par contre... !

Je ne le comprenais plus ! Où était passé le Paul que j'aimais ? Celui qui me disait de ne pas m'en faire ? Celui qui m'avait promis de toujours être là pour moi ? Où était-il mon ami ? Je ne le retrouvais plus dans cette personne qui me faisait face. Il m'avait attaqué. J'allais répliqué. Et c'est les larmes aux yeux que je lui répondis :

-Je peux très bien comprendre. Celui que je ne comprends plus c'est toi ! Tu as changé depuis que tu l'as rencontré ! Je ne te reproche pas de l'aimer alors arrête ta paranoïa ! Non mais c'est quoi ce bordel ?! Peut-être que je l'aime mais comme toi, tu aimes Rosalie ! Mais cela te donne-t-il le droit de traiter les gens comme ça ?

Je pleurais de rage à présent et je ne pouvais plus m'arrêter. Je me postais entre lui et le vide au cas où qu'il aurait envie de sauter et repris :

-Non, je ne penses pas que ce soit hypocrite ! Et moi, je ne lui ai en aucun cas dit ce que je ressentais parce que je savais qu'il en aimait une autre ! Toi ça a pas eu l'air de te déranger autant que ça ! Et tu sais ce qui me dégoutes le plus ? C'est toi ! Tu me dis que tu seras toujours là pour moi et dés que je m'oppose un peu à toi, tu me fais une scène ! Non mais c'est n'importe quoi à ce stade.

Nos visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

Subitement, je m'approchais peut-être un peu trop près de lui. Il ne recula pas cependant. Alors, je m'avançais encore et l'embrassais.
Pendant de longues secondes, voir des minutes. Nous nous embrassâmes.

Peut-être m'étais-je trompé sur les sentiments si forts que je lui portais ? Je n'en savais rien mais je savais que je ne voulais pas que ça s'arrête C'était peut-être un rêve ? Cette dispute, ce baiser …

Je fourrageais dans ses cheveux et je l'étreignais. Je finis quand même par m'écarter. Je ne regrettais pas mais je ne savais pas ce que lui en pensait. En pensait-il la même chose que moi ? Regrettait-il ? Je n'avais aucune réponse et cela m'embêtait vraiment …

Elle me jeta un air commme si j'étais dérangé ! Nan mais qu'est-ce qu'elle avait à la fin !?

Je peux très bien comprendre. Celui que je ne comprends plus c'est toi ! Tu as changé depuis que tu l'as rencontré ! Je ne te reproche pas de l'aimer alors arrête ta paranoïa ! Non mais c'est quoi ce bordel ?! Peut-être que je l'aime mais comme toi, tu aimes Rosalie ! Mais cela te donne-t-il le droit de traiter les gens comme ça ?

Hein ?! M'écriais-je complètement abasourdit par l'idiotie que je venais d'entendre.
Comme ça comment ?! Mais de Q.U.O.I. tu parle !? Fis-je en énoncant chaque syllabe comme un demeuré, et merde !
J'ai pas changé moi ! Je vois pas comment tu peux m'sortir un truc pareil !

J'étais furieux, rien ne semblait s'arranger, j'avais plutôt la nette impression que ca ne faisait qu'empirer. Des larmes perlèrent sur ses joues rouges tant elle était furieuse après moi, elle m'hurlais tout ce qu'elle pouvait sur moi, s'arrachant la gorge, se déchirant la voix au passage.


Non, je ne penses pas que ce soit hypocrite ! Et moi, je ne lui ai en aucun cas dit ce que je ressentais parce que je savais qu'il en aimait une autre ! Toi ça a pas eu l'air de te déranger autant que ça ! Et tu sais ce qui me dégoutes le plus ? C'est toi ! Tu me dis que tu seras toujours là pour moi et dés que je m'oppose un peu à toi, tu me fais une scène ! Non mais c'est n'importe quoi à ce stade.

Parce que tu crois que... ?! Mais t'es vraiment trop conne ! Raillais-je avec dégout. Avais-je vraiment dit ca ? Je m'en voudrait plus tard c'était sur.

Je m'attendais à une giffle, à un " Espèce de connard ! ", quelque chose de ce genre là. Tout sauf à ça en réalité. Sa bouche se plaqua furieusement contre mes lèvres, et je sentis sa main se promener à travers mes cheveux de jais. Je resta las contre elle, me laissant totalement faire, j'étais fatigué, fatigué mentalement, j'en pouvais plus de me disputer avec tout le monde autour de moi, j'en avais marre que tout le monde ne comprenne rien à mes envies à ce que JE voulais bordel ! On était peut-être un clan mais j'étais une personne à part entière et j'avais une vie que ca leur plaise ou non.

Etrangement, comme un robot, je me sentis rendre son baiser à Leah, mes yeux étaient chaud, comme lorsque des larmes de colère ou de tension vont sortir d'un moment à l'autre. Je l'embrassais et je ne savais pas pourquoi, je n'étais clairement pas amoureux d'elle, je ne l'avais jamais été d'ailleurs, elle était ma meilleure amie, ma soeur, ca s'arrêtait là. Et pourtant nous nous embrassions, là.

Elle se recula, je lui jeta un regard même pas surpris, je fis un pas vers elle, et là pris dans mes bras sans lui demander son avis. Je me serrais contre elle, enfoncer mon visage dans ses longs cheveux qui avaient pris l'odeur marine des lieux. Je murmurais à son oreille :

Ca va aller tu verras.
Laissons tomber tout ca Leah. Tu seras toujours ma meilleures amie pas vrai ? Demandais-je en ouvrant les yeux soudain, toujours près de ses cheveux. Elle ne pouvait voir mon expression. Moi j'aurais bien voulu voir la sienne.

Après tout j'espérais qu'elle n'avait pas plus de sentiment que ça pour moi, je ne serais pas en mesure de la sastifaire, il y a avait Rosalie... L'unique.

Peut-être l'avais-je embrasser par rage finalement ? Je n'avais pas su me contrôler et je sentais que ça allait avoir des conséquences désastreuses mais je ne voulais pas y penser. Il me l'avait rendu ce baiser ! Pourquoi ? Je ne savais pas.

Quand j'eus enfin mit fin à notre étreinte et que je me fus reculer, il m'enlaça. Il m'avait pris pas la taille et avait enfoui son visage dans mes cheveux. Il réfléchissait et me dit soudain :

-Ca va aller tu verras.

A quoi ses paroles s'appliquaient-elles ? Je ne savais pas et il continua :

-Laissons tomber tout ça Leah. Tu seras toujours ma meilleures amie pas vrai ?

"Bien sûr que oui !" Eus-je envie de lui répondre mais aucun son ne sortit …

Avais-je été blessée par ses mots ? Même moi, je ne pouvais le dire.

Il pensait encore à Rosalie et pourtant … Savait-il aussi bien que moi que ce n'était qu'une amourette ? Que lui et moi ça aurait pu être sérieux ? Pourtant, je ne voulais pas penser à cette option. Mon esprit était embrouillé et je répondis quand même.

-Je ne peux pas oublier, pas plus que toi je pense. Mais je suis et je resterais toujours ta meilleure amie. Ce … cet incident (appelons ça comme ça) n'y changera rien.

Et pourtant, je n'en étais pas sûre. Alors, je décidais de changer de sujet.

-On est réconcilié alors ? Ou c'est toujours la "gueguerre" ?

Mes propres mots me firent rire alors que je gardais sa main si douce dans la mienne.

Je ne peux pas oublier, pas plus que toi je pense. Mais je suis et je resterais toujours ta meilleure amie. Ce … cet incident n'y changera rien.

Quelque chose dans sa voix me faisait penser le contraire, mais non. Il fallait qu'elle dise vrai, je ne voulais pas qu'elle se sente blessée ou je n'sais quoi ! Après tout elle m'avait bien dit qu'elle était amoureuse d'Emmett non ?! Alors soit elle agissait comme une girouette soit elle ne savait pas vraiment où elle en était, je votais pour la deuxième solution...

Tant mieux. Murmurais-je contre son oreille, ses cheveux me chatouillant le nez.

On est réconcilié alors ? Ou c'est toujours la "gueguerre" ?

Elle s'écarta de moi, moi pareil et se mit à avoir un de ses fameux rire qu'elle a toujours quand elle est nerveuse.
Je ris en guise de réponse, ou plutôt, j'esquissais un rictus moqueur.

Bien sur qu'on est réconcilié Leah. Je mimais de la gronder en fronçant les sourcils. Je ris, la pris par l'épaule, entamant notre marche de retour vers nos maisons.

-Je ne peux pas oublier, pas plus que toi je pense. Mais je suis et je resterais toujours ta meilleure amie. Ce … cet incident n'y changera rien.

Il n'avait pas l'air de me croire mais je n'y pris garde. Ses mots m'avaient u peu blessésmais il ne le voulait pas. Je le savais bien. Et pourtant ...

-Tant mieux, murmura-t-il le nez toujous dans ma tignasse.

-On est réconcilié alors ? Ou c'est toujours la "gueguerre" ?

Je m'écartais et rigolais à mes mots enfantins. Il se contenta d'esquisser un petit sourire sarcastique.

-Bien sur qu'on est réconcilié Leah, dit-il faisant mine de me gronder.

Je n'y croyais pas un seul instant. A sa colère je veux dire ! Il était tellement marrant à faire le pitre ...

Il me pris par la main et nous commencâmes à revenir vers la Push quand je lui dis soudain :

-Je ne veux pas rentrer maintenant ! Je veux d'abord plonger histoire de me remettre les idées en place ... Qu'en dis-tu ?

Je le regardais, pleine d'espoirs. A près tout, peut-être un petit saut me ferait-il du bien.

Leah et moi on marchait, s'éloignant petit à petit des falaises jusqu'où j'étais venu, tentant de me passer ma crise de nerf soudaine. Mais elle était venu et vous connaissez la suite maintenant.

Sa petite main dans la mienne, j'avais l'impression d'être vraiment disproportionné ! C'était amusant une telle différence physique, je savais qu'elle n'était qu'une fille mais quand même...
Je la sentis s'arrêter, moi faisant un pas de plus, puis me tirer en arrière, par la main. Je me stoppais net et me retournais pour lui faire face. Quoi ? Avait-elle quelque chose d'autre sur le coeur en fin de compte ?

Je ne veux pas rentrer maintenant ! Je veux d'abord plonger histoire de me remettre les idées en place ... Qu'en dis-tu ?

Je souris, voyant qu'il ne s'agissait que de ça. En faite j'étais plutôt contente qu'elle ne le propose, j'en avais moi même, toujours envie. J'étais partit, me disant que l'idée ne lui plaisait pas, pas ce soir en tout cas.

Le dernier à sauter est une poule mouillée ! M'écriais-je en rigolant à moitié, prenant déjà mon souffle, trichant et partant avant elle.

Je l'entendis crier de l'attendre tout en riant, mais je ne l'écoutais pas. Il y avait seulement quelques mètre qui nous séparaient des falaises.

Je m'arrêtais soudain. Il avança d'un pas et je le tirais par la main et il se retourna.

-Je ne veux pas rentrer maintenant ! Je veux d'abord plonger histoire de me remettre les idées en place ... Qu'en dis-tu ?

Il sourit. Mon idée lui plaisait. Je le connaissais si bien et nous partagions les mêmes passe-temps alors ce n'était pas non plus très compliqué de satisfaire nos besoins quand nous étions ensemble. Il rigola puis me dit :

-Le dernier à sauter est une poule mouillée !

Puis, il partit en trombe ! Quel tricheur !!!
Je lui hurlais de m'attendre alors que je détalais moi aussi. Nous étions à environ 5 mètres du précipice mais, malheureusement pour lui, j'étais plus rapide et je le rattrapais en quelques enjambées. Je riais puis, pris mon élan et sautait. Quelle agréable sensation. Tomber pendant un long moment, sentir le vent fouetter son visage puis, sentir les vagues vous fondre dessus. J'avais toujours aimé ça. Mais j'appréciais ces moments encore plus maintenant que je m'étais transformée.

Je restais un moment dans l'eau, le cherchant des yeux. Quand je l'eus trouvé, je le rejoignis en quelques brasses et hurlais pour me faire entendre bien que je savais qu'il m'aurait entendu si j'avais chuchoté. C'était juste une habitude.

-Le dernier arrivé à la plage et une vraie fillette !

Puis, trichant à mon tour, je nageais à la vitesse de l'éclair. Nous atteignîmes la plage en même temps. Je m'allongeais sur le sable humide à ses côtés, riant aux éclats. Ce plongeon me faisait toujours cet effet. C'est pour ça que je préférais le faire avec Paul. Il me comprenait tellement bien dans ces moments là !

"Et même tout le temps" pensais-je.

De toute façon je perdais toujours à ce jeu là, enfin je préfère me dire que je la laisse gagner, simple honneur masculin. Evidemment, Leah sauta en premier de la falaise, quelques millièmes de seconde avant moi. J'en fis autant, et je sentis mon corps s'envoler dans les airs, dégringolant à la vitesse grand V du haut des chutes. Le vent me frappait le corps à m'en faire mal, sauf que j'adorais cette sensation, enfin, j'éclatais comme une goutte de pluie sur le sol, lorsque j'atteignais la surface de l'eau en bas.

Je nageais jusqu'à la surface, retenant ma respiration avant de sortir la tête à l'air libre, un sourire étincelant sur mon visage heureux de nouveau.

J'entendis Leah m'huler quelque chose :

Le dernier arrivé à la plage et une vraie fillette !

Elle n'était qu'à deux ou trois mètres de là où j'étais, elle se dépêcha de nager, et j'en fis autant, riant avec elle dans notre petit défis puéril.

Nous arrivâmes sur la grève où je me laissais m'effondrer sur le sable mêlé au petits cailloux plats que les vagues rejetaient avec force et colère. Je sentais ma poitrine se soulever, allongé par terre, reprenant mon souffle tout doucement, nos poumons retrouvant l'air libre de notre réserve bien aimée.

Qui a gagné ? Fanfaronnais-je, en réalité je n'en avais pas la moindre idée, trop erreinté pour le savoir.

-Le dernier arrivé à la plage est une vraie fillette !

Je n'étais pas si loin que ça de lui alors, pour faire ma fière et sachant qu'il nageait plus vite que moi autant que je le battais à la course, je trichais et mis toutes mes forces pour arriver à la plage en première.

Une fois allongée sur le sable fin et les cailloux, je repris mon souffle. Je me calquais sur sa respiration à lui et je me calmais d'autant plus vite. Je ne parlais pas. Attendant sûrement qu'il le fasse ... Car je savais qu'il le ferait. C'était toujours comme ça entre nous : on savait à l'avance ce que l'autre allait faire. On se connaissait tellement bien et depuis tellement longtemps ...

-Qui a gagné ?

Je ris à ces paroles. Je n'avais même pas jeté un coup d'oeil derrière moi durant notre course ... Je n'en savais donc rien même si je pensais me rappeler l'avoir entendu se traîner à mes côtés sur la plage. Alors, à ma bonne habitude je répondis avec toute l'innocence dont je pouvais faire preuve :

-C'est moi bien sûr !

Puis, je roulais sur le côté et me blottis contre son torse mouillé mais en même temps si chaud ... J'étais bien et plus rien n'avait d'importance. Je décidais donc que tant que je vivrais je ne penserais qu'au présent et plus au passé. Je vivrais chaque instant comme si c'était le dernier. Après tout, on ne savait pas ce que la vie nous réservait. Et puis au moins, je ne regretterais rien je ne me dirais plus :

"Et si j'avais fait ça ... ?"

Tout d'un coup, comme si c'était complètement normal je lui demandais donc :

-A quoi penses-tu ?

Un éclat de rire retentit alors, et je souris à pleine dent, amusé de la voir si gaie, j'aimais la voir comme ça, pas autrement.

C'est moi bien sûr !

Fit-elle avec toute la sincérité dont elle était dotée. Un rictus amusa rongea mes lèvres.

Bah voyons. Répondis-je dans un faux soupir.

Nous restâmes là, allongés, pendant quelques temps, et je la sentis se blottir contre moi quelques minutes plus tard. Je l'accueuillais comme je l'avais toujours fait, mais il y avait quelque chose, quelque chose qui me perturbait à présent. Le baiser, plus tôt, ne m'avait pas vraiment semblé anodin, de sa part je veux dire. Je craignais désormais que ses sentiments pour moi n'est un peu trop évolués. Je voulus lui en parler, mais préférais ne pas gâcher ce moment serein. Ca aurait été un crime sérieux !

A quoi penses-tu ?

Je sais que c'est bête, mais je fus saisi d'une certaine once de panique à sa question, vu ce que je venais de me dire intérieurement. De plus, beaucoup me disaient que je ne savais pas franchement bien mentir, j'espère que là, ca passerait.

Hum... ? A rien. Que c'est calme, c'est tout, j'aime. Dis-je un peu trop las peut-être.

Je ne broncha pas, restant dans ma position, immobile, de peur qu'elle ne remarque quelque chose, je me voyais trés mal le lui expliquer, pas maintenant en tout cas.

J'avais répondu avec une telle sincérité que c'était impossible de me croire … Et pourtant, j'avais toujours été douée pour mentir !

-Bah voyons, répondit-il dans un soupir.

Nous étions allongés sur le sable. Je vins me blottir contre lui. Comme toujours mais j'avais la grande impression qu'il réfléchissait trop … Moi, de mon côté, je ne pensais plus à rien. Juste au moment présent. "Je ne penserais plus qu'à ça maintenant"me promis-je.
C'est d'ailleurs pour ça que je lui demandais en toute innocence, sans arrière-pensée, à quoi il pensait.


Je crus tout d'abord qu'il paniquait …
"Non … Je délire !"pensais-je.
Paul ne paniquait jamais et encore moins à l'idée de répondre à une question aussi anodine.
Il était plus fort que ça. Il fallait vraiment que j'arrête ma paranoïa !!!

-Hum... ? A rien. Que c'est calme, c'est tout, j'aime.

Le ton de sa voix me laissait à penser qu'il me cachait quelque chose. Quelque chose d'important pour lui. Je le regardait du coin de l'oeil et je vis qu'il était tendu. Très tendu …

Ce n'était pas normal du tout. Mais alors pas du tout … Ca ne lui arrivais jamais. Enfin, ça ne lui arrivait jamais avant. Etait-ce du à notre baiser ? Je n'en doutais presque pas. Il y réfléchissait et j'entrepris de m'excuser. Après tout, cette petite erreur ne devait pas gâcher notre amitié …

-Paul, Paul … Je suis désolée pour tout à l'heure. Je ne voulais pas faire ça …

J'attendis. Me redressais et le regardait. Puis, je détournais la tête vers les vagues. Observant au loin les roulis qu'elles formaient. J'aimais aussi voir comment elles venaient s'échouer sur la plage. Juste à un mètre de nous.

-Si j'avais su que tu réagirais comme ça, je ne l'aurais pas fait. Je ne t'aime pas Paul ! Enfin si je t'aime, mais comme un frère ! Pas pour amour !

J'avais presque crié ces derniers mots. Le fait que Paul puisse croire que je l'aimais me répugnait. Ca avait été et ça restera toujours mon frère. Je l'aimais peut-être même plus que mon vrai frère !

Je ne réussissais pas à garder mon calme alors qu'il pensait ça. Il me connaissait mieux que personne pourtant ! C'était à en devenir fou ! Je ne pensais pas que notre amitié aurait pu être autant en danger en seulement une seule journée ! Tout avait commencé à cause de la petite visite de Rosalie …

J'aimerais tellement retourner dans le passé. Faire qu'il ne la rencontre pas. Alors, rien de tout ça ne serait jamais arrivé …

Je me tournais peu à peu vers lui en pensant à ça et lui lançait un regard interrogateur et sûrement un peu froid et distant par la même occasion !

En un instant un flot de paroles roula sur moi avec fureur. J'encaissais, mot après mot, essayant de remettre en ordre mon esprit qui ne saisissait plus que la moitié de cette conversation si étrange pour moi. Pourquoi s'énervait-elle ? Pourquoi était-elle tant sur la défensive ? Après tout avais-je dit quelque chose ? Non. J'étais resté allongé à ses côtés, sans un mot, c'était à peine si je repsirais quoi ! Pas croyable.

Paul, Paul … Je suis désolée pour tout à l'heure. Je ne voulais pas faire ça …

Par reflexe, je m'étais redressé aussitôt eut-elle prononcé le début de ses explications vaines. Elle fit de même, et je me contenta de l'observer, sans trop comprendre où nous en venions. Depuis quand les choses étaient-elles compliquées avec Leah ?

Si j'avais su que tu réagirais comme ça, je ne l'aurais pas fait. Je ne t'aime pas Paul ! Enfin si je t'aime, mais comme un frère ! Pas par amour !

Elle cria, arrivant aux derniers mots, une sorte de sanglot s'arracha à sa voix, je me contentais toujours de la regarder, durement peut-être. Après s'être légèrement détournée de moi, elle me dévisagea à nouveau, moi muet comme une tombe, et pour le moins halluciné.

Mais je... ! Dis-je sans savoir ce que j'allais franchement lui dire en faite. J'n'ai rien dit Leah, c'est toi qui t'enflamme toute seule. Déclarais-je avec des yeux probablement ronds. Pourquoi tu t'énerve comme ça hein ?

Je froncais les sourcils attendant sa réponse, qui ne viendrait probablement jamais en fin d'compte. Que cherchait-elle à la fin ? Mettre la faute sur moi de penser des choses comme ça alors que c'est quand même elle qui m'a embrassé ? Trop fort !

-Mais je... ! J'n'ai rien dit Leah, c'est toi qui t'enflamme toute seule. Pourquoi tu t'énerve comme ça hein ?

Il avait des yeux rond et un visage d'halluciné complet. C'est vrai que je m'étais un peu emportée …
Mais j'étais comme ça. Il me connaissait par cœur il aurait du savoir que le silence qu'il m'imposait était horrible pour moi et … Radical, explicatif de ce qu'il ressentait.

Malgré que je lui ai crié dessus, il n'avait toujours pas l'air convaincu. Pour une fois, j'aurais adoré qu'il lise dans mes pensées … Mais bien sûr ! C'était ça la solution. Si nous nous transformions tous les deux, il comprendrait qu'il s'était trompé alors je décidais que la meilleure manière qu'il fasse ce que je veuille serait de lui lancer un défi. Il cherchait sans arrêt à me battre alors …

-T'es prêt pour un petit défi ?

Je n'attendis pas sa réponse que je continuais.

-C'est à celui qui se transforme le plus vite. Le perdant devra faire tout ce que veut l'autre pendant une journée entière !

J'éclatais de rire à cette idée. Nous deux, nous étions les champions pour faire faire à l'autre les idées les plus saugrenues qui soient dans ces cas-là. Nous étions capable de tout.

Je savais que je risquais de perdre mais peu importait du moment qu'il me croyait. J'avais déjà tout mon plan en tête. Lui remémorer le moment de nos baisers et le manque de plaisir si je puis dire même si ce n'avait pas été désagréable mais ce n'avait pas été comme avec Sam … Le moment où m'était venu l'idée de l'embrasser : pour calmer sa rancœur … Et le sentiment de regret que j'éprouvais depuis …

Je voulais lui montrer tout ça. Pour qu'il voie ça de mon point de vue. Je le détaillais pendant que je pensais à ça. Mais je le détaillais dans le vague car je ne voyais que du flou … J'étais complètement perdue dans mes pensées les plus folles, les plus bizarres et les plus secrètes. Peut-être qu'un jour je lui en parlerais … Il faut, après tout, regarder toutes les options avant de choisir celle que l'on pense être la meilleure ...

J'avais l'impression de rester figé ! Comme une de ces putains de statues, ou non tiens ! Vous savez ces mecs dans la rue qui restent sans bouger pendant des heures, les mimes on appelle ça je crois, mais j'en suis pas sur, enfin bref ! Tout ça pour dire que je suis figé ( mais vous l'avez compris là je pense à force que je ne le répète ).

Je ne comprends pas ce qui a pu déraper avec elle en si peu de temps. Tout allait bien, tout était simple, drôle, on s'amusait, on mangeait, on courait, bref : c'était simple ! Et là, du jour au lendemain, engueulades sur engueulades, je ne les compte même plus, à quoi bon ? C'est comme si, depuis que je connais Rosalie, plus personne dans cette fichue tribu trouve que m'adresser la parole ( Jacob ) est une bonne chose, ou encore, d'autres me reprochent tout ce qui leur passe par la tête ( Leah ). La totale quoi, et là, bah vous voyez... ! Je craque.

T'es prêt pour un petit défi ?

Un immense sourire accable son visage enfantin, et je grimace face à ce changement d'humeur si radical. Je ne supporte pas qu'on m'énerve et qu'on fasse comme sid e rien était par la suite ! C'est juste... Ecoeurant ! Je croise les bras en l'observant, mine froncée et au plus bas. Elle poursuivait comme si mon air colérique ne lui suffisait pas.

C'est à celui qui se transforme le plus vite. Le perdant devra faire tout ce que veut l'autre pendant une journée entière !

Et elle termina par éclater de rire, un son cristallin qui se répercuta sur chaque falaises nous entourant je crois. J'éclatais, mes nerfs avec.

Arrête Leah !! Tu crois qu'il s'agit d'un jeu ?! D'un stupide jeu ?! J'en ai plus qu'assez de tes sauts d'humeur tu l'sais ça ? Alors quoi tu me reproche des choses que je pense à cause de TOI pour ensuite me proposer de faire mumuse à qui se transformera en peluche le premier !? Trouve-toi un autre compagnon de jeu ! Salut Leah !

Dans un éclat de fureur je quittais la plage à toute vitesse, priant pourqu'elle ne me pourchasse pas une ois de plus, j'avais besoin qu'on me foute la paix, une fois pour toute et qu'ils aillent tous se faire foutre ! Et on appelle ça un clan ! Une famille ! Mon cul ouais !